Occupation des lieux de travail par les travailleurs et lâavenir du syndicalisme radicalNoam ChomskyVO : ZNet, 19 novembre 2009 VF : CHOMSKY.fr, 27 avril 2010 Traduction : Cédric Louvet pour CHOMSKY.fr |
Interview menée par Diane Krauthamer Cette interview a été réalisée le 9 Octobre 2009, au bureau du Professeur Noam Chomsky au MIT (Massachusetts Institute of Technology) à Cambridge (Massachusetts, USA). Cette interview a été éditée pour des raisons de longueur et de clarté (pour la version en anglais). Pour lâécouter lâinterview dans son intégralité, vous pouvez envoyer un email à iw@iww.org ou aller sur le site internet http://www.authoritysmashers.wordpress.com.
DK: Je voudrais débuter cette interview avec une discussion sur la crise économique et comment les travailleurs peuvent faire face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Dans votre récent article âCrise et espoir: Les leurs et les notresâ (âCrisis and Hope: Theirs and Oursâ), qui a été publié dans la Boston Review, vous dites que âla crise financière sera sans doute rafistolée d'une manière ou d'une autre, tout en laissant plus ou moins en place les institutions qui lâont crééeâ. à cet égard, on a pu observer récemment une recrudescence dâactions militantes liées à lâindustrie au sein des lieux de travail, principalement à travers lâEurope, et aussi en Amérique du Nord. Comme vous le savez, âRepublic Windows and Doors Factoryâ a été la première occupation dâusine aux Etats-Unis depuis les années 30. NC: Non, pas vraiment, puisque la grève de 1979 contre U.S. Steel à Youngstown, Ohio était une occupation â et en fait, câest un modèle qui devrait vraiment être pris comme exemple aujourdâhui. En plus de la grève, ils ont essayé de faire que la force de travail et les communautés reprennent les usines abandonnées que U.S. Steel était en train de démanteler. Le combat juridique qui a suivi a été mené par lâavocat du syndicalisme radical Staughton Lynd. Ils nâont pas gagné devant les tribunaux, mais ils auraient pu gagner, et ils auraient eu suffisamment de soutien. Cela aurait pu avoir une grande portée. DK: Ceci mâamène à mâinterroger sur la réaction des travailleurs face aux licenciements massifs. Jâai lâimpression quâils privilégient une mentalité dâépicier, des petits gains, sans réfléchir à plus long terme à une évolution de lâorganisation des travailleurs en auto-gestion. NC: Câest ce que IWW (Industrial Workers of the World) devrait faire: fournir cette étincelle. Vous avez raison, câest un sujet sensible. Mais la même chose était vraie à propos des sit-in (âsit-down strikesâ) dans les années 30. La raison pour laquelle les sit-in provoquaient tant dâeffroi au sein des équipes dirigeantes câest quâils savaient quâun sit-in était juste lâétape qui précédait la reprise de lâusine. DK: Jâai lâimpression quâen ce moment nous marquons des points et nous accumulons de la force et du pouvoir, mais le reste du mouvement travailliste américain ne saisit pas que nous sommes très sérieux. Câest un exercice très difficile de partir de ce que nous faisons actuellement pour aller vers une véritable intégration dans un mouvement de travailleurs plus large aux Etats-Unis, ce qui est important si nous voulons offrir cette étincelle. NC: Les Etats-Unis sont différents de lâEurope et dâautres pays industrialisés à cet égard. Les Etats-Unis sont, dâune façon démesurée, une société gérée par le monde des affaires, le âbusinessâ. Il y a toutes sortes de raisons qui lâexpliquent â il nây a pas de passé féodal, donc les institutions qui sont restées en place en Europe ne le sont pas restées ici. Il y a beaucoup de raisons à cela. Mais la réalité câest que les Etats-Unis sont dirigés par une classe affairiste dévouée, particulièrement consciente des différences de classes, qui a une histoire très violente avec le monde du travail, bien pire quâen Europe. Les attaques contre les syndicats ont été beaucoup plus extrêmes ici, et elles ont été bien plus victorieuses. De plus, la propagande du monde des affaires a été bien plus réussie. La propagande anti-syndicat a été considérablement plus efficace ici quâen Europe, même parmi les gens qui bénéficieraient du travail des syndicats. En fait, un aspect assez frappant de la propagande menée par la classe des affaires aux Etats-Unis est la diabolisation du gouvernement, qui a démarré après la Seconde Guerre Mondiale. La seconde guerre mondiale sâest achevée avec une radicalisation de la population aux Etats-Unis et partout ailleurs, et a provoqué toutes sortes de choses comme des prises de contrôle populaires, lâinterventionnisme gouvernemental, et des reprises dâusines par les travailleurs. Le monde des affaires a lancé une extraordinaire offensive de propagande. A une échelle qui mâa surpris quand jâai lu les études académiques à ce sujet â câest prodigieux, et cela été très efficace. Il y avait deux cibles principales: lâune était les syndicats, lâautre était la démocratie. Pour eux la démocratie signifie amener les gens à considérer le gouvernement comme une force étrangère qui les vole et les oppresse, mais pas comme leur gouvernement. Dans une démocratie, cela serait votre gouvernement. Par exemple, dans une démocratie, le jour où vous payez vos impôts, le 15 avril (aux Etats-Unis), cela devrait être une journée festive, parce-que vous vous rassemblez pour apporter des ressources aux programmes que vous avez choisis. Aux Etats-Unis, câest un jour de deuil parce-que cette force étrangère â le gouvernement â vient vous voler lâargent que vous avez durement gagné. Câest lâattitude générale, et câest une extraordinaire victoire pour les opposants à la démocratie, et bien-sûr, nâimporte quel secteur privilégié va détester la démocratie. Vous pouvez voir ça dans le débat sur le système de soins médicaux. La majorité de la population pense que si câest le gouvernement qui organise le système de soins médicaux, ils vont prendre leur liberté. Au même moment, lâopinion publique est en faveur dâun programme national de soins médicaux. La contradiction reste en quelque sorte en suspens. Dans le cas de la propagande du monde des affaires, câest particulièrement ironique parce-que le âbusinessâ veut que la population haïsse le gouvernement mais il veut également quâelle lâaime. Câest à dire quâils sont en faveur dâun état très puissant qui travaille dans leur intérêt. Donc vous devez aimer ce gouvernement, mais détester le gouvernement qui pourrait travailler dans votre intérêt et que vous pourriez contrôler. Câest un effort de propagande intéressant, mais il a très bien été accompli. Vous pouvez le voir dans le culte de Reagan qui le décrit comme quelquâun qui nous a sauvé du gouvernement. En réalité câétait un apôtre du gouvernement fort. Le gouvernement sâest renforçé pendant Reagan. Il était le président le plus fortement opposé aux marchés libres dans lâhistoire de lâaprès-guerre. Mais la réalité nâest pas très importante, ils ont concocté une image auquelle vous devez vouer un culte. Câest difficile de réaliser cela, surtout dans une société libre, mais ça été fait, et câest le genre de chose contre laquelle les militants de IWW doivent se battre, dans la vie de tous les jours. Ce nâest pas très simple, mais cela a déjà été fait. DK: Vous avez dit que le monde des affaires est très conscient des différences de classes. Pouvez-vous développer ce propos? NC: Tout ce que vous avez à faire câest de lire la littérature, la presse, du monde des affaires. Dans les années trentes, ils etaient très effrayés et très préocupés que le pouvoir croissant des masses puisse être un danger pour les industriels. Ils ont appliqué à la lettre la rhétorique Marxiste, en changeant juste les valeurs. Les archives montrent quâils parlaient constamment des masses, le danger quâelles posaient, et comment les contrôler. Ils comprenaient ce quâils faisaient, et ils étaient très conscients des différences de classes. Ils appuyaient les politiques qui favorisaient leurs intérêts. Par exemple, lâindustrie des assurances et les grosses banques sont totalement euphoriques en ce moment â dans les pages business ils ne le cachent même pas â parce-quâils ont réussi à sortir de la crise encore plus forts quâils ne lâétaient avant, et dans une meilleure position pour poser les bases de la prochaine crise. Mais ça leur est égal, parce-quâils seront à nouveau sauvés. Câest la conscience des classes accompagnée dâune vengeance. DK: Au sujet de comment le monde des affaires utlise la propagande. Je dirais quâils utilisent plus la propagande que les tactiques violentes pour casser les syndicats. Seriez-vous dâaccord? NC: Pendant longtemps, après la Seconde Guerre Mondiale, quand il y avait un soutien fort en faveur des travailleurs, câétait fait de façon subtile. Mais depuis Reagan, câest fait de façon ouverte. Reagan détestait profondemment les syndicats et ils voulait les voir détruits. Ca a commençé avec la grève des contrôleurs du ciel et ça a continué ensuite. Lâadministration Reagan a fait savoir au monde des affaires quâils nâallaient pas respecter les lois du travail. Le nombre de licenciements illégaux a triplé pendant les années Reagan. Câétait du temps où vous pouviez commençer à voir apparaître ces sociétés spécialisées dans les méthodes de destruction des syndicats. Ils nâen font pas un secret, et ils ont toutes sortes de techniques pour que les équipes dirigeantes puissent detruire les syndicats. Quand Clinton est arrivé, cela a été un petit peu plus modéré, mais Clinton avait un autre moyen pour casser les syndicats qui sâappelait lâALENA [Accord de Libre Echange Nord Américain] (NAFTA [North America Free Trade Agreement]). Puisque le gouvernement était vidé des ses lois, les employeurs pouvaient se servir de lâALENA pour menaçer les syndicats de délocalisation. Câest illégal mais quand vous avez un gouvernement dépourvu de loi, ça ne compte pas que cela soit illégal. Je crois que le nombre dâoffensives des syndicats qui ont été bloquées a augmenté de 50 pourcent. Une part de la legislation de lâALENA nécessitait des études sur les pratiques du travail, et il y a eu une vraiment bonne étude dâun historien du travail qui est sortie à propos de lâutilisation de lâALENA pour affaiblir et détruire les syndicats. Cela se passait pendant les années Clinton, et ensuite bien-sûr Bush⦠dont nous nâavons même pas besoin de parler. Mais câest avec Reagan que lâattaque contre les syndicats sâest vraiment faite ouvertement. Ce nâétait plus le temps des Pinkertons (agents payés pour infiltrer et casser les mouvements syndicaux), mais il sâagissait juste de ne plus appliquer les lois. DK: On observe beaucoup cela dans lâIWW, surtout dans le syndicat des travailleurs de Starbucks, contre lequel Starbucks met en place une propagande anti-syndicat à la fois de façon interne, au sein même de lâentreprise, et aussi de façon externe. Beaucoup de ce quâils font consiste à dire aux travailleurs quâils nâont pas besoin de syndicat. NC: Ils sont bien mieux sans, câest la position de Whole Foods. DK: Câest ça, ils utilisent la position du devoir social des entreprises (âCorporate Social Responsabilityâ), et câest en grande partie très efficace. NC: Ãa lâest. DK: Alors comment pourrions-nous, en tant que syndicat petit et indépendant, travailler pour combattre ce type de propagande? NC: Vous devez juste permettre aux gens de sâorganiser et leur dire la vérité. Il nây aucun tour de magie là -dedans. Vous savez, parfois câest assez incroyable. En fait, jâai mentionné un exemple assez saisissant à ce propos dans âCrise et Espoirâ, qui était le cas de Caterpillar au début des années 1990. Caterpillar était vraiment important parce-que câétait la première industrie de manufacture qui a utilisé les techniques âReaganitesâ pour casser les grèves. Ils ont illégalement fait appel à des briseurs de grève pour casser une grève importante. Cela été assez bien couvert par le Chicago Tribune, qui a fait remarquer quelque chose de très intéressant. Ils disaient que les travailleurs avaient très peu de soutien à Peoria quand les briseurs de grève ont cassé la grève, et câétait particulièrement frappant parce-que la communauté entière avait été construite par le syndicat â câétait une communauté basée sur le syndicat. Mais au moment crucial, la communauté nâa pas soutenu le syndicat. Câest assez intéressant à propos dâObama, parce-quâObama était supposé être un organisateur de la communauté à Chicago à ce moment là . Je suis sûr quâil lisait le Chicago Tribune, donc il était au courant, mais quand il est allé montrer sa solidarité avec les travailleurs, le premier endroit où il est allé a été Caterpillar. Je ne pense pas quâil a oublié, et le mouvement des travailleurs nâa pas réagi. Même les historiens du syndicalisme radical ne sâen sont pas souvenus. Câétait il y a 15 ans seulement, après tout, mais câest un véritable triomphe de la propagande. Câest beaucoup de travail de reconstruire une forte offensive syndicale, mais cela sâest déjà produit. Dans les années 1920 le mouvement des travailleurs était presque complètement anéanti. Et bien dans les années 1930, ça avait repris vie et câétait devenu assez radical. Des choses peuvent se passer, mais elles nâarrivent pas par elles-mêmes. A lâépoque, il y avait le Parti Communiste qui était au coeur des mouvements pour les droits civiques, pour les travailleurs et ainsi de suite, mais câétait quelque chose dâautre qui permettaient ces mouvements. Ce nâest pas leur culte de la Russie quâil vous faut, mais à lâintérieur du pays ils ont plutôt fait de bonnes choses. Je me souviens assez bien de cela de mon enfance parce-que la plupart des membres de ma famille étaient syndiqués. DK: Votre père faisait parti de lâIWW, nâest-ce pas? NC: Il faisait parti de lâIWW⦠mais vous voulez connaître la vérité? [rires] DK: Oui. NC: Il est arrivé en tant quâimmigrant et il ne savait pas du tout parler anglais. Il est allé travaillé dans un âsweat shopâ à Baltimore. Il mâa dit plus tard quâil y avait un type qui était dans le coin et qui semblait soutenir les travailleurs, donc il sâest inscrit. Il se trouve que ce type était un organisateur de lâIWW [rires]. Mon père nâa pas regreté sâêtre inscrit; il ne comprenait juste vraiment pas ce quâil se passait. DK: Dans quel type dâindustrie était-il? NC: Je ne sais même pas si jâai jamais su [rires] â un âsweatshopâ à Baltimore. Je savais des autres membres de ma famille que certaines des femmes étaient dans le syndicat âLadiesâ Garment Workersâ et que les hommes travaillaient dans des ateliers ou des choses comme ça. Moi jâétais à Philadelphie, mais la famille était à New York. Je pouvais voir ce que le syndicat faisait pour eux. Il leur a vraiment sauvé la vie. Jâavais deux tantes célibataires qui étaient couturières, et qui étaient bien-sûr au chômage dans les années 1930, mais le syndicat leur a donné une vie. Elles partaient deux ou trois semaines dans la campagne dans une structure du syndicat, et elles suivaient des programmes éducatifs et toutes sortes de choses. Il y avait une vie, vous savez, une véritable communauté. Et elles étaient membres du Parti Communiste â elles nâen avaient rien à faire de la Russie, câétait les Etats-Unis qui les intéressait. DK: A ce sujet, jâessaye de réfléchir à ce que lâavenir réserve au mouvement syndical et à lâIWW. De façon plus générale, si vous aviez un conseil à donner aux futures générations de âWobbliesâ (nom familier donné aux adhérents du syndicat IWW) â surtout en ces temps de grandes difficultés financières que nous endurons et que nous continuerons très probablement dâendurer pendant longtemps dans le monde occidental â Quel serait-il? NC: Je reçois beaucoup de lettres de gens. Quand je serai de retour chez moi ce soir, jâaurai 15 lettres envoyées par des gamins qui nâaiment pas ce qui se passe et qui voudraient faire quelque chose, et ils me demandent des conseils sur ce quâils devraient faire, ou si je peux leur dire quoi lire ou quelque chose dâautre. Ca ne marche pas comme ça. Tout depend beaucoup de qui vous êtes, quelles sont vos valeurs, quels sont vos engagements, dans quelles circonstances vous vivez et quels sont les choix que vous êtes prêt à faire, et câest tout cela qui determine ce que vous devez faire. Il y a des idées très générales que les gens peuvent garder en tête; ce sont en quelque sorte des truismes. Ils ne valent la peine dâêtre mentionnés que parce-quâils sont constamment reniés. Tout dâabord, ne croyez rien de ce que vous entendez des systèmes de pouvoir. Donc, si Obama ou le chef des journaux ou nâimporte qui dâautre vous dit quâils sont en train de faire une chose ou une autre, ignorez-la ou considérez que lâinverse est vrai, ce qui est souvent le cas. Vous devez compter sur vous-même et vos partenaires â les cadeaux ne viennent pas dâen haut; vous devez les gagner ou vous ne les aurez pas, vous gagnez par la lutte, cela requiert une compréhension et une analyse sérieuse des possibilités et des circonstances, et ensuite vous pouvez faire beaucoup. Regardez par exemple en ce moment, il y a une montée de la droite populiste. Câest très habituel, même au sein de la gauche, de simplement les tourner en ridicule, mais ce nâest pas la bonne réaction. Si vous êtes attentif à ces gens et si vous les écoutez dans les émissions de radio, ce sont des gens avec des plaintes bien fondées. Jâécoute beaucoup les émissions de discussion à la radio et câest assez intéressant. Si vous pouvez en quelque sorte mettre en veilleuse votre connaissance du monde et juste pénétrer dans le monde de ces gens qui lancent leurs messages, alors vous pouvez les comprendre. Je nâai jamais vu dâétude à ce sujet, mais mon avis câest que ce sont des gens qui sont vraiment fâchés. Ces gens pensent: âJâai tout fait comme il fallait dans ma vie, je suis un Chrétien très religieux, je suis blanc, je suis un homme, jâai travaillé dur, et je possède une arme. Je fais tout ce que je suis supposé faire. Et je me fais avoir.â Et dans les faits ils sont font réellement avoir. Depuis 30 ans, leurs salaires ont stagné ou baissé, les conditions sociales se sont dégradées, les enfants deviennent fous, il nây a pas dâécoles, il nây a rien, il doit donc y avoir quelquâun qui leur fait subir cela, et ils veulent savoir qui. Et bien Rush Limbaugh a trouvé une réponse â ce sont les riches libéraux qui sont à la tête des banques et au gouvernement, et qui bien-sûr dirigent les médias, et ils se fichent bien de vous â ils veulent juste tout céder aux immigrants illégaux, aux gays, aux communistes et ainsi de suite. La réaction que nous devrions avoir face à eux nâest pas de les ridiculiser, mais plutôt de faire une auto-critique. Pourquoi ne sommes-nous pas en train de les organiser? Câest nous qui devrions les organiser, pas Rush Limbaugh. Il y a des analogies dans lâhistoire, qui ne sont pas parfaites bien-sûr, mais assez proches pour être inquiétantes. Câest un relent de lâAllemagne Nazie. Hitler séduisait des groupes de gens qui avaient des problèmes similaires et il leur donnait des réponses démentielles, mais au moins câétait des réponses; ces gens ne recevaient de propositions de nulle part ailleurs. Donc le problème câétait les Juifs et les Bolcheviques. Les démocrates libéraux ne vont pas dire aux américains moyens: â Ouais, vous vous faites avoir à cause des politiques que nous avons mises en place depuis des années et que nous continuons aujourdâhuiâ. Ce n'est pas une réponse. Et ils ne vont pas trouver de réponse venant de la gauche. Il y a donc une cohérence interne et logique au fait quâils écoutent Limbaugh, Glenn Beck, et les autres types comme eux. Ils son très convaincants, très sûrs dâeux, et ils ont réponse à tout â une réponse folle, mais câest une réponse. Et câest notre faute si ça continue. Donc, sâil y a une chose à faire câest de ne pas tourner ces gens en ridicule, de se rapprocher dâeux, de discuter de leur véritables problèmes et leur donner une réponse sensée comme: âreprenez vos usinesâ. |